Lib’Art’é, je pleure ton nom
Car on nous veut couper les ponts !
Malsain est-il que l’Art soit Libre,
A commencer par le félibre.
Mais rassure-toi, nous nous battrons,
Pour que toujours perdure ton nom.
Lib’Art’é, j’écris ton nom
Il faut répondre à cet affront !
Sur la page blanche coulent les mots,
Clairs et limpides ils sont trop beaux.
Souhaitons à ceux qui vont les lire,
Qu’ils puissent offrir un chaud délire.
Lib’Art’é, je joue ton nom
Aidé de mes amis clairons !
Sur l’instrument glissent les doigts,
Pour que résonnent sur tous les toits,
les Do, les La, les dièses, les croches,
Et que répondent toutes les cloches.
Lib’Art’é, je chante ton nom
Armé de mon seul baluchon !
Que nos voix portent jusqu’au plus loin,
Et qu’elles emportent tant que besoin,
Toutes celles et ceux qui se joindront
Pour entonner à l’unisson.
Lib’Art’é, je danse ton nom
Au dehors plutôt qu’en salon.
Tout endiablé vibre mon corps,
Il vire et tourne, et vire encore
Pour t’enlacer de tous ses membres,
Et qu’enfin toi aussi te cambre.
Lib’Art’é, je sculpte ton nom
Au fond de moi, n’ai-je point raison ?
Dans la pierre ou le bois de buis,
N’en déplaise aux béni-oui-ouis,
Elles prennent forme en ronds et traits,
Pour nous charmer de leurs attraits.
Lib’Art’é, je peins ton nom
Sur tous les murs de la maison !
De la palette des trois couleurs,
Pinceaux et brosses font chaud au cœur.
De quelques traits, d’abord partiels,
C’est au final un arc-en-ciel.
Lib’Art’é, je jongle ton nom
Et ce jusqu’à la déraison !
Matins et soirs, de mes deux mains,
Quilles et boules avec entrain,
Machinalement je lance en l’air,
Qu’habilement je récupère.
Lib’Art’é, je mime ton nom
Agile comme un cupidon !
Sans aucun bruit, à peine un geste,
Loin de la ville qui nous empeste.
Quelques mouvements sortent de l’ombre
Sans que de rien ils ne s’encombrent.
Lib’Art’é, je crie ton nom
Par tous les vaux et tous les monts !
A pleins poumons, à pleines gorges,
A travers champs, de blés et d’orge,
Plus en plus fort, aidé de tous,
Et que l’espoir au but nous pousse.