Elle aurait eu bientôt vingt ans
De tous les âges le plus charmant
Où chaque jour tout nous sourit
Invitant à croquer la vie
Comme tout enfant de bonne famille
Aux grands yeux bleus qui s’écarquillent
Jupe plissée chemise blanche
Tant en semaine que le dimanche
Un vendredi, qu’arrive-t-il ?
Un chevalier pour une idylle ?
Un jeune garçon, quelques échanges
A peine plus tard le vol des anges
Sur le chemin qui mène au bois
Sait-il déjà qu’elle est sa proie ?
Sur cette nymphe qu’il n’a vue nue
A-t-il jeté son dévolu ?
Pour les amours tombant à point
Le Paradis n’est jamais loin
Trois fois hélas dans cette affaire
Le dénouement s’appelle Enfer
Le monstre est là, il sait déjà
Que de ses mains la mort viendra
Un court instant il la regarde
De peur de fondre il ne s’attarde
A-t-il usé d’un air d’ariette
Des faits troublants, les proches s’inquiètent
Vite ils accourent pour une battue
Dont ils reviennent, tous abattus
Ils l’ont trouvée, inanimée
Le corps sans vie, mi-enterrée
Un crime odieux, est-ce possible
Et pourquoi elle, en fut la cible ?
L’onde de choc nous envahit
Bien au-delà du seul Paris
Mais nous devons, comme à Crépol
Faire taire les voix du ras-le-bol
Pas de chance pour l’assassin
Qui se croyant le plus malin
Pour qu’échapper aux flics il puisse
Lui suffisait qu’il parte en Suisse
Dès l’arrivée cueilli en gare
Sans qu’il n’ait eu à crier gare
Mis à l’ombre pour un moment
Est-on tranquille pour autant
Le maître mot c’est « pas de vague »
Aucun risque pour lui de schlague
Laissons un peu de temps au temps
Place aux nouveaux événements
Une pensée pour tous les siens
Aujourd’hui seuls, sans grand soutien
Qui vont devoir vivre l’absence
A transformer en espérance