Au dix-neuvième naît la draisienne
Que seuls sportifs et jeunes bourgeois
Rythmés par leur vie parisienne
Enfourchent et s’en donnent à cœur joie
Très ingénieuse cette invention
Qui unit l’homme et sa machine
Bel outil de locomotion
Se moquant bien de la benzine
Monté sur ma petite reine
Je suis le roi à son guidon
Sur les chemins où elle me mène
Je file à perdre la raison
N’est ni trop lente ni trop rapide
Ce qui laisse largement le temps
Contrairement à d’autres bolides
D’admirer le décor présent
En montagne ce sont pentes et côtes
Tout comme en plaine du vent l’affront
Qui sans effort me ravigotent
Ou au contraire souffrir me font
On l’a boudée pendant longtemps
C’est à peine si le Tour de France
Restait encore un événement
Lui qui a vu toutes nos enfances
Tout comme l’herbe une fois coupée
Pour qui plus tard vient le regain
Il est une même destinée
Pour ce discret petit engin
Partout l’on crée pour elle des pistes
Qui lui redonnent droit de cité
Ainsi chacun se met en piste
En ces beaux lieux de la cité
Monté sur ma petite reine
Je suis le roi de la pédale
En moulinant à perdre haleine
D’un port digne de Général