La Moindre Larme

 

 

Incliné aux faits d’armes

Très solennellement,

A l’oeil vu poindre larme

Monsieur le Président.

 

Pendant ce dur moment,

Vous fûtes impressionnant.

Mais quel crédit porter

A cet air affligé ?

 

Peut-on vous faire confiance

Dans l’actuelle ambiance ?

Sont-ce larmes de crocodile

Ou l’arme d’égo habile ?

 

Bien-sûr on est d’accord,

Le Devoir de Mémoire

Impose que d’un seul corps

On songe à notre histoire.

 

Tant d’hommes jeunes, condamnés

A mourir en Champagne . . .

Mais aussi cette année,

N’y a-t-il pas campagne ?

 

Alors je vais oser

Revenir au présent,

Quand de vos simagrées

Un peu plus on attend.

 

Des questions me taraudent

Que je vais vous soumettre,

Sans qu’elles soient chiquenaudes

Pour ne rien compromettre.

 

Depuis de nombreux mois,

Dans le déni complet

De Dèmos qui fait loi,

Vous semblez satisfait :

– Un conseil de défense

– Un conseil scientifique

Personne ne sait qui pense,

L’opaque devient magique !

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Jamais vu dans la vie :

Les médecins de soigner

Ont été interdits

Par les Autorités.

Nombreux se sont alors

Retrouvés sans espoir,

Livrés au triste sort

Du jour qui devient soir . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Des hôpitaux exsangues,

Des soignants sans moyens,

Les saouler de novlangue,

Les traiter comme des chiens,

Augmenter les lits vides

Par le manque d’effectifs,

Face aux regards livides

De ceux qui se rebiffent . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Aux enfants qui grandissent,

Bien peu du nécessaire

Pour qu’ils s’épanouissent

Mais plutôt la misère !

Masquer leurs joies et rires,

Empêcher leurs échanges

En les rendant martyres

Alors qu’ils ne sont qu’anges . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Sans doute le plus terrible :

Pour les plus jeunes d’entre eux,

Tous les troubles possibles

Quand ils seront plus vieux.

Au nom de la santé,

A de lourdes carences

Sont déjà condamnés

Dans le plus grand silence . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Comment vous reprocher,

Vous-même n’étant pas père,

D’à tous ceux-là penser

Qu’en simple gestionnaire ?

Quand on l’est devenu,

Il devient évident

Que tout fait débattu

Fasse penser aux enfants . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Entretenant la peur

Par un récit morbide,

Les anti-dépresseurs

Et plus dur, les suicides

Ont gravement affecté

Nombre de citoyens

Qui se sentant piégés

N’ont plus eu goût de rien . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Comme de bons schizophrènes

Certains d’avoir raison,

Volontés se déchaînent

Jusqu’à la déraison.

Nulle critique n’a de prise,

Le programme déroulez,

Tout vaccin c’est la mise,

Interdit d’en douter . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

A tous ceux qui ont cru

Qu’en vos paroles buvant

Serait vite revenue

La douce vie d’avant,

N’êtes-vous pas aujourd’hui

Quelque peu pris de court,

Quand annoncent certains bruits

Du virus le retour ? . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

Le plus jeune Président,

C’est une belle performance !

Mais disons que le temps

Aura joué de malchance.

Seul un Grand Homme d’État

Eut pu lui seul faire face,

Ce que vous n’êtes pas.

Vous, le savez, devant la glace . . .

A l’œil la moindre larme,

Monsieur le Président ?

 

©  Pierre Couchard

Ce poème vous a plu, ou pas . . . Envie de réagir ?

Profitez de cet espace dédié.

Facultative, l’adresse mail est à renseigner si vous souhaitez une réponse.

 

Titre du poème :

5 + 9 =

 

Autres écrits

Une soixantaine
de poèmes

plus de 700 haïkus
en ligne

Des chansons en recherche d’interprètes . . .